Prêtre né à Frênes, en 1767, mort à Sées en 1855. Prêtre fondateur de la Communauté des Soeurs de la Miséricorde de Sées. Grand restaurateur du Diocèse de Sées, après la Révolution Française. Enfance Son père, Michel Bazin, était propriétaire, cultivateur/tisserand à Frênes. Sa mère, Marie-Anne Buffard, était apparentée avec la famille DUMONT-D'URVILLE. La famille Bazin est composée de 6 garçons et 2 filles. Après ses 1ères années à l'école du village, Jean intègre le collège de Vire en 1786. Il rentre ensuite au séminaire, de 1787 à 1792, un mois à Bayeux puis à Caen à partir du 09 octobre. Jean est ordonné diacre, à Bayeux, en 1790, puis rentre à Frênes.
L'Exode
Par son refus de prêter serment à la Constitution, Jean Bazin est interné à la prison de Domfront, en 1792. 04 Septembre 1792 Il est déporté sur l'île de Jersey. 25 Novembre 1792 Il est ordonné prêtre par Mgr de Cheylus, à St Helier. Le père Bazin va ensuite séjourner en Angleterre, entre 1793 et 1801. De retour dans sa Normandie natale, la paroisse de St Pierre d'Entremont lui sera confiée, par Mgr de Boischollet, en 1802. L'année suivante, il s'installera, au mois d'octobre, dans celle voisine de Clairefougère, pour 6 ans.
Direction du Grand Séminaire
Avril 1809 Mgr de Boischollet appelle Jean Bazin à la direction du Grand Séminaire de Sées. Il en devient le Supérieur, pendant 27 ans (1809-1836). Boischollet l'avait ouvert en 1805 pour remplacer les anciens établissements présents avant la Révolution.
Avril 1811 Lors d'une visite à Alençon, Napoléon fait arrêter Mgr de Boischollet, sur de fausses accusations. Mgr de Boischollet ne s'en remettra pas et meurt le 23 Février 1812, à l’âge de 65 ans. Le chanoine Baston le remplace, le 13 avril 1813. Bazin est le 1er à s'opposer à son autorité, non reconnu par le Pape.
27 Mai 1815 Après la chute de Napoléon et de Mgr de Baston, J. Bazin est nommé comme l'un des 3 vicaires capitulaires du diocèse. Le pape PIE VII, refuse alors de sacrer le successeur de Mgr de Baston, en 1817, suite à un désaccord sur le nouveau Concordat instauré par les députés. J. Bazin exercera, jusqu'en 1819, un rôle principal dans la restauration du diocèse, alors que l'absence d'un évêque fait cruellement défaut, pendant cette période, postnapoléonienne.
23 Août 1818 Mgr Saussol est nommé officiellement nouvel évêque de Sées. Bazin devient vicaire générale du diocèse.
La Fondation de la Miséricorde 1818 - 1822
Les pauvres des campagnes n'ont pas accès aux soins gratuits. Les Ordres Religieux, sont réservés aux jeunes filles capables d'apporter une riche dote. Les plus pauvres, désireuses de rentrer dans les Ordres, sont exclues. Fort de ces constats, Jean Bazin veut créer une Communauté de religieuses issues, du milieu rural, qui donneraient les soins aux plus pauvres, et auraient fonction de garde-malade, sans rémunération. Elles gagneront leur vie en tissant la laine. Une 1ère tentative infructueuse est avortée en Novembre 1818. Mais une 2nde chance est donnée à Jean Bazin, en 1822, par Mgr Saussol. Cette première communauté est composée de 5 novices. Elle s'appellera dans, un premier temps, la Communauté des Sœurs de la Charité avant de prendre celui des Sœurs de la Miséricorde. Les premières sœurs formulent leurs vœux le 23 mars 1823, devant l'évêque de Séez. Pour apprendre leur métier, les novices sont conseillées par le Dr Delahaye de Sées.
1825 Les "filles" de Jean Bazin, comme il aime à les appeler, suivent des cours à l'hôpital d'Alençon. Plus tard, il les enverra au Bon Sauveur de Caen, chez son ami d'enfance François Jamet Devant l'augmentation du nombre de postulantes (17 vocations en seulement 3 ans) le père Bazin décide d'ouvrir d'autres Communautés, à travers le diocèse. Alençon accueille donc une nouvelle communauté.
1828 Le 20 Septembre, une seconde fondation s'ouvre à Falaise. En Novembre, c'est le tour de Mortagne-au-Perche. Bazin remplace la Supérieure de Sées, chargée de fonder la Congrégation de Falaise, par sa petite cousine venue de Frênes, Marie-Jeanne Desert. Elle se révèlera, jusqu'en 1832, comme étant une Mère de la Miséricorde des plus exemplaires. La maladie aura raison de son dévouement, elle décède en 1833.
1830 Vimoutiers reçoit de nouvelles Sœurs.
1833 Sœur Rosalie, de son nom civile Françoise Gallier, devient la 4ième Supérieure de Sées. Tout comme sa prédécesseure, elle est originaire de Frênes.
1834 Trois autres fondations s'ouvrent à Tinchebray, Poitiers et Vire.
1835 L'abbé Le Cornu ouvre une maison de la Miséricorde dans sa paroisse ouvrière de Flers. Suite aux ennuis de santé de l'évêque, Bazin prend en charge la direction du diocèse, en plus de ses fonctions de directeur du Grand Séminaire et de la Miséricorde.
La destitution
1836 Mgr Saussol meurt en février. Mgr Jolly, est proclamé nouvel évêque. Il révoque tous les vicaires généraux, s'appuyant sur des propos infondés recueillis, avant son arrivée, à Paris. Le père Bazin est ainsi renvoyé, du jour au lendemain, du Grand Séminaire. Il perd aussi la Direction de la Miséricorde. Pour éviter tout conflit il se retire 4 mois à Tinchebray, où manque un vicaire. Il est accueilli avec les honneurs, dans son canton d'origine.
Le dernier voyage à Sées
1837 Lors d'une tournée épiscopale, Mgr Jolly est informé de la tromperie qui l'a incité à destituer Jean Bazin. Il rappelle celui-ci à Sées, à la plus grande joie des Sœurs de la Miséricorde, heureuses de retrouver leur fondateur.
1838 Bazin devient chanoine titulaire, à vie. Il se consacre entièrement à une vie contemplative, pour le restant de ses jours.
1844 Mgr Rousselet remplace Mgr Jolly, devenu Archevêque de Sens.
15 novembre 1855 Le père Jean BAZIN meurt à Sées. La ville diocésaine n'aura pas connu une telle affluence, lors de ses obsèques, depuis celles de Mgr de Boischollet.
Extraits de l'ouvrage de J. et G. LETOURNEUR "LE CHANOINE JEAN BAZIN" Copyright 2006 Frenes61.fr