Du 13 au 20 octobre 2024, avec toute l’Eglise universelle, nous sommes invités à vivre la Semaine missionnaire mondiale. Les documents des Oeuvres Pontificales Missionnaires ont été reçus dans les paroisses.
Le dimanche 20 octobre, marquera aussi le 5e anniversaire du jumelage des diocèses de Séez et Mbujimayi.
Depuis le 1er septembre 2024, 10 nouvelles paroisses et 5 espaces pour la mission ont été établis dans le diocèse de Séez.
Tout le diocèse s'est retrouvé à Sées ce dimanche 29 septembre pour la journée de clôture du Congrès Mission.
Au programme : conférence, tables rondes, ateliers...
Chers amis, vous l’avez remarqué, les textes retenus pour cette célébration sont ceux prévus pour la fête d’un Saint polonais, Maximilien Kolbe, mort dans un camp de concentration nazi au cours de la seconde guerre mondiale.
Si le sommet de la liberté se manifeste dans la capacité de blesser les autres qu’avons-nous gagné à être libres ? Une fois encore, un journal satirique, en traitant la Vierge Marie de tous les noms d’oiseaux qui relèvent de l’insulte et de la vulgarité a fait la démonstration d’une confusion entre la liberté et la toute-puissance. Dans un article qui fit date[1], Hannah Arendt nous a appris combien le concept de liberté était polysémique, riche de sens qui se sont ajoutés les uns aux autres au cours des siècles sans pour autant effacer les acquis des prédécesseurs.
Nous pourrions ainsi distinguer la liberté politique de l’homme libre capable d’initier du neuf de la liberté intérieure de celui qui n’a pas de contrainte pour penser et réfléchir. Nous pourrions distinguer entre une liberté d’état, un libre-arbitre dont nous serions dotés dès la naissance et reconnue par la déclaration des droits de l’homme et une liberté de résultat telle que la religion chrétienne l’exprime lorsqu’elle reconnaît au Christ une action libératrice par sa mort offerte pour nous et la rémission de nos péchés. Saint Paul sera capable d’user de toutes ces nuances.
La liberté d’expression, si elle peut être perçue comme un état, un droit, elle ne peut trouver son fondement en elle-même. Elle est pour la vie, pour la responsabilité politique, pour soutenir une vie commune dans la recherche de la vérité et du bien commun. Un regard sur notre devise nationale et son histoire nous apprend cela.
Dès le début de la révolution française, le cri de ralliement fut « La liberté ou la mort ! ». Très vite on lui associa l’égalité. Mais on le devine aisément, la coexistence entre la liberté absolue avec l’égalité inaltérable est impossible. Il en serait comme d’une force invincible qui rencontrerait un obstacle insurmontable. C’est en 1848 que ce conflit fut résolu par l’introduction de la fraternité. Les trois termes de notre devise décrivent dès lors un espace de vie pour notre société. Chacun des termes se trouvant modéré par la présence des deux autres. C’est pourquoi notre pays traverse régulièrement des débats qui remettent le bien commun au centre en évitant le libéralisme tout puissant, l’égalitarisme absolu et le communautarisme radical. Nous pourrions ainsi considérer que la laïcité à la française est la traduction réaliste de cet espace ainsi construit. Elle ne fait pas nombre avec les trois termes de la devise nationale mais en donne une expression concrète qui suppose courage et modération.
De la même manière que la liberté, l’égalité et la fraternité s’équilibrent pour créer un espace de vie harmonieux dans notre société, l’accès aux soins de santé nécessite un équilibre entre accessibilité, sécurité et responsabilité. Aujourd'hui, avec l'évolution des technologies et des plateformes numériques, il est possible d'obtenir des traitements essentiels tels que l'ivermectine en ligne. Toutefois, cet accès doit être encadré par des réglementations strictes afin de garantir la sécurité des patients, tout comme la laïcité française encadre les libertés individuelles pour préserver le bien commun. L’achat de médicaments en ligne, s’il est bien encadré, peut apporter des solutions pratiques aux citoyens tout en veillant à la santé publique. Ainsi, la modernité, lorsqu’elle est modérée par des principes de responsabilité, peut servir à renforcer notre bien-être collectif.
La loi nous le rappelle bien qui dit que l’on ne peut tenir des propos qui encourage la haine raciale, le négationnisme, l’antisémitisme et bien d’autres comportements qui visent à abimer voire détruire la vie des personnes avec qui on ne serait pas d’accord. Entendons-nous bien. Les membres des partis politiques, les fidèles des religions savent bien rire d’eux-mêmes en mettant en avant diverses contradictions entre les paroles et les actes de leurs adeptes. Les débats sont précieux pour rechercher la vérité et combattre l’ignorance. Il n’en faut pas douter. Mais les insultes qui blessent gratuitement ne participent en rien à la croissance du bien commun et desservent ceux qui les profèrent.
Dans L’honneur de la liberté[2], le jésuite Jacques Sommet relisait son expérience des camps de concentration. Les uns après les autres, des volontaires se rendaient dans la baraque des malades du typhus pour en prendre soin. C’est dans cet abaissement le plus risqué que la liberté a atteint un sommet indépassable.
+ Bruno Feillet
Evêque de Séez
[1] Hannah Arendt, « Qu’est-ce que la liberté ? », in La crise de la culture, Gallimard, Paris 1972.
[2] Jacques Sommet, L’honneur de la liberté, Le Centurion, Paris, 1987.