Sa vie a été écrite par st Adelin, évêque de Séez. En voici un petit résumé :
Opportune naquit à Exmes, ville autrefois importante, dont son père était gouverneur. Ses parents étaient membres de la famille royale mérovingienne et lui firent donner une éducation conforme à sa naissance. Elle était la sœur de st Godegrand. Opportune entra très jeune dans une maison connue sous le nom de « petit monastère » situé sur la paroisse d’Almenêches. A la mort de l’abbesse de ce petit monastère, Opportune fut élue à l’unanimité comme supérieure. Elle édifia ses religieuses par la douceur et la piété de son gouvernement. Son frère St godegrand était devenu évêque de Séez, il partit en pèlerinage, confia le soin du diocèse à Godebert, allié de sa famille et son ami. Mais celui-ci se fit ordonné évêque à la place de godegrand. De retour de pèlerinage Godegrand, voulant éviter une nouvelle occasion de discorde se retira au monastère d’Almenêches auprès de sa chère sœur. Cependant Godebert parvint à faire assassiner Godegrand.. Affectée par la mort de son frère Opportune mourut le 22 avril 776.
L’abbé Blin, archiviste et historien du diocèse, qui mourut en 1911, nous précise que le culte de Ste Opportune est très ancien. Elle était honorée à Alméneches avant l’arrivée des normands puisque ses reliques furent transférées d’Almenêches à Paris pour les préserver de la profanation des barbares. On célébrait chaque année à Paris la fête de Ste Opportune dans une église qui portait son nom.
Un grand nombre de chartes des XII et XIII siècles prouvent que Ste Opportune était vénérée comme patronne titulaire de plusieurs églises de Normandie et du Maine dont Domfront. Son culte était aussi répandu en Angleterre, en Ecosse et en Irlande.
Tous les bréviaires de Séez dès le XIIIè contiennent un office en l’honneur de Ste Opportune.
Voici la prière que celui de 2006 propose :
Tu aimes, seigneur, ce qui est pur, et tu as inspiré à sainte Opportune le désir de t’offrir sa virginité. Accorde-nous de vénérer à ce point sa sainteté, que nous méritions d’être toujours soutenus par sa protection
Extraits de l’office des lectures du propre du diocèse de Séez :
« Si nous voulons que notre édifice soit parfait et agréable à Dieu, efforçons-nous d’en jeter les fondements, non selon le mouvement de notre volonté particulière, mais selon la stricte discipline de l’Evangile. Or ces fondements ne peuvent être rien d’autre que la crainte de Dieu et l’humilité qui provient de la douceur et de la simplicité du cœur. Mais l’humilité ne peut s’obtenir sans la nudité. Tant que nous n’y sommes pas parvenue, nous ne pourrons devenir ni obéissants, ni patients, ni doux, ni pacifiés, ni parfaits dans la charité, vertus sans lesquelles notre cœur ne peut être la demeure du Saint Esprit. » Institution de Jean Cassien.
Abbatiale d'Almenèches, près de Mortrée :