Sur le thème "Tourisme et patrimoine", cette journée s'est déroulée le 26 mars 2019. Voici la vidéo réalisée par RCF Orne, en attendant le compte-rendu complet :
Au cours de la journée, Mgr Habert, accompagné de l’équipe d’animation pastorale, a rencontré :
À Rémalard, des personnes qui ont mis en place le Festival du film international des jeunes et l’animation d’un ciné-club mensuel.
À l’Écomusée du Perche, des acteurs confrontés à d’autres problématiques : agriculteurs, soutien et accompagnement de jeunes qui désirent s’installer dans le Perche, présidents des CDC, du Parc…
À Bellême, les représentants de la ville et des associations qui animent la commune et participent à son développement.
Rencontre à la mairie de Rémalard
Rémalard en Perche est une commune nouvelle issue de la fusion de 3 communes : Rémalard, Bellou-sur-Huisne et Dorceau. Elle compte 2030 habitants sur 51 km2.
Rémalard est une ancienne cité construite sur une motte castrale. La commune comprend plusieurs manoirs, emblèmes du Perche, ainsi que le château de Voré.
La commune entretient 3 églises romanes… et 54 kilomètres de randonnées pédestre.
Une usine, BFC, qui fabrique des aérosols, emploie une centaine de personnes.
La commune compte 80 commerçants et artisans, 38 associations sportives et culturelles. Un festival littéraire est organisé, Rémalire, ainsi qu’un festival de films courts-métrages sur le thème de la jeunesse intitulé Festival Jeunesse tout courts.
Pascal Pecchioli, président de la communauté de commune Cœur du Perche, évoque l’importance de la culture : La culture est un outil fondamental de développement personnel. Le manque de culture est source de difficultés. La culture permet non seulement le développement économique et touristique, elle a un fort lien avec l’éducation des enfants.La perte de regard sur l’autre, la perte des références religieuses entraîne une perte de connaissance culturelle.L’art est ce qui se transmet à travers les siècles.
Rencontre avec Anne Revel-Bertrand, animatrice du ciné-club et à l’initiative du festival Jeunesse tout courts
La salle Octave Mirbeau a été la première salle de cinéma d’art et d’essai de Normandie. La salle a pu être réhabilitée et un régisseur professionnel y intervient. elle est actuellement utilisée par le ciné-club local (un film par mois) et par le festival Jeunesse tout courts. Le rendez-vous mensuel du ciné-club permet de voir un film ensemble, et d’en débattre ensuite. Cela permet aux personnes de s’exprimer. Les réalisateurs se déplacent pour prendre part aux débats. Des projections sont organisées pour les enfants des centres de loisirs, qui n’ont pas s’autre accès au cinéma en dehors de ce cadre.
Les métiers du cinéma sont présentés aux collégiens, qui sont invités à venir au ciné-club. Ils en sont souvent empêchés à cause des distances à parcourir
En 2019 se déroulera la 3ème édition du festival Jeunesse tout courts. Des films sont envoyés du monde entier et 42 sont sélectionnés. Les formats courts permettent à de jeunes réalisateurs de commencer à se faire connaître avec des films qui ne leur coûtent pas encore trop cher, et n’ont donc pas besoin de trouver de financements par des producteurs leur imposant leurs idées. Ils gardent ainsileur liberté de création.
Pendant le festival, des animations permettent à des jeunes de se lancer :
- Les « kinos » qui invitent à réaliser sur place, en 48 heures, une vidéo avec les moyens trouvés sur place, que ce soient les acteurs, les costumes ou autres accessoires ou le matériel.
- Le concours Moteur, qui propose à des jeunes de 14 à 22 de réaliser une vidéo avec leur smartphone sur une personne qui les inspire
- Le patrimoine est aussi fait de l’humain qui habite et fait vivre son territoire.
Sans les nombreux bénévoles qui portent toutes les initiatives, cela ne tiendrait pas. Par exemple, pendant le festival, les festivaliers sont hébergés chez l’habitant.
Les églises sont des joyaux, il ne faut pas avoir peur d’y entrer, d’y emmener les enfants. Il faut aussi oser entrer dans d’autres lieux de culture… et transmettre enthousiasme et convictions.
Il est important que personnes qui vivent sur place aient la possibilité d’avoir du travail, que des entreprises soient implantées, mais aussi qu’il y ait des propositions culturelles.
L’écomusée du Perche
L’écomusée du Perche a été créé en 1972 par l’association Les amis du Perche. L’intuition était de sauver un bâtiment (l’église Ste Gauburge) et de valoriser la mémoire paysanne. A ce moment-là, les campagnes françaises connaissent ce qu’on appelle la révolution silencieuse, l’industrialisation de l’agriculture, qui se traduit par un départ massif des ruraux vers les villes, et une importante perte culturelle. Très vite, 5000 puis 10000 visiteurs sont venus chaque année. Ils se reconnaissaient dans ce qui se passait là. L’écomusée est comme un miroir tendu à la population.Aujourd’hui, les visiteurs viennent plus chercher une forme d’exotisme.
Les bâtiments du prieuré ont été mis à disposition de l’écomusée. Les visiteurs ont pu ainsi avoir accès aux bâtiments et vergers, et le musée travailler à de nouvelles animations à destination du public.
Pour la présentation des métiers d’artisanat, une réflexion est en cours pour repenser le système de visite et l’adapter aux jeunes générations qui n’ont jamais vu fonctionner ces ateliers. Le projet serait de montrer le lien entre l’homme et son milieu.
Un autre objectif de l’écomusée est de sauvegarder le vivant et d’inciter les citoyens à préserver l’environnement. Le parcours muséographique doit y faire référence. Il veut aussi montrer que les campagnes ne sont pas synonymes d’immobilisme, qu’elles vivent des mutations qu’il est important de montrer.
L’écomusée souhaite aussi mettre en valeur les différents milieux qui composent le Perche : la forêt, le bocage et les vallées, en montrant ce qui s’y est vécu pour les habitants, par exemples les conflits ouvriers dans les vallées (Bretoncelle) ou les migrants qui ont travaillés dans les forêts (Italiens) et y travaillent aujourd’hui (turcs).
Visite de Bellême et rencontre à la mairie
Bellême est une commune de 1600 habitants. Elle a été la capitale du Comté du Perche jusqu’à la révolution et a 1000 ans d’histoire : la chapelle castrale a été fondée en 960 par Yves de Bellême.. Un peu plus sur l’histoire…
L’office de tourisme de Bellême est le plus ancien de Normandie, juste après celui de Bagnoles de l’Orne. Il dépend de la communauté de communes des Collines du Perche normand.3 agents y travaillent au développement touristique du territoire. Environ 12 000 visiteurs viennent chaque année.Il est là pour favoriser le développement du territoire par le tourisme. Les atouts de Bellême et ses environs sont le parc naturel régional, le patrimoine naturel et bâti, la labellisation de Bellême en Petite cité de caractère.
Parmi les actions de l’office de tourisme celle de « conseil en séjour » se développe particulièrement. Il travaille également l’accompagnement des différents prestataires (hébergeurs, proposants d’activités).
Chaque année, les mycologiades rassemblent des mycologues de différentes nationalités qui font découvrir les champignons. Cette manifestation existe depuis 1952.
L’office de tourisme, avec la communauté de communes, ont développé une nouvelle marque de destination : Perche en Normandie, pour promouvoir le territoire.
Bellême est une « ville » dynamique, qui compte 85 commerçants et artisans. Différents ressorts favorisent son dynamisme.
L’association Bellême Patrimoine a poussé à la valorisation du patrimoine, entre autres la restauration de la porte d’entrée de la ville). Les commerçants se sont associés pour demander aux clients des boutiques de Bellême d’aider au financement de cette restauration.
Parmi les personnages célèbres de Bellême, il y a Aristide Boucicaut, fondateur du Bon marché.
Différentes initiatives qui font vivre Bellême
Bellême-Boutiques : C’est l’association des commerçants qui organise différentes animations tout au long de l’année. Les leitmotivs de l’association sont : fraterniser, partager, être ensemble et solidarité.
L’idée est de faire de Bellême une ville de la photo. C’est pourquoi un festival photos est organisé depuis 2017 sur le thème l’homme et son territoire. Une revue à destination des photographes professionnels, Profession photographe est éditée à Bellême, un concours de photos de photographes professionnels a lieu depuis 11 ans.
L’art à tous égards est une association au service des artistes, de l’art actuels. L’objectif est des créer des liens, des croisements entre les artistes Elle souhaite faire prendre conscience aux visiteurs que les artistes sont pleinement insérés dans la « vie normale ».L’association soutient les activités culturelles des établissements scolaires de Bellême. Elle souhaite promouvoir le lien social et la découverte.
La société Equinoxe développe des logiciels de marketing. L’essentiel de sa clientèle est issue du secteur caritatif. La société a installé des bureaux à Bellême, son dirigeant cherchait un lieu pour pouvoir s’échapper du stress de Paris… et a fini par créer une antenne à Bellême. Trois jeunes ont été recrutés, à Bac+ 5. L’entreprise envisage d’installer son centre de recherche à Bellême et donc d’y créer d’autres emplois. La cohésion et les activités qui se vivent à Bellême sont des atouts prépondérants pour attirer des jeunes.
L’Outil en main est une association nationale qui aide les enfants à manier des outils d’artisanat et d’art. Elle initie des enfants de 9 à 14 ans aux métiers manuels, grâce à des artisans retraités qui leur transmettent leur savoir. Cela favorise aussi des liens intergénérationnels.20 jeunes sont initiés chaque année. Ils passent d’atelier en atelier par période, à l’issue de laquelle ils repartent avec un objet créé. A Bellême, ils peuvent apprendre la menuiserie, la maçonnerie, l’électricité, la tapisserie, la mécanique, la reliure, la cuisine, la couture… En plus des artisans, 4 bénévoles aident à encadrer les enfants. Les matériaux sont donnés par les entreprises de Bellême. L’association s’inscrit dans la dynamique et le tissu de la ville.
Olivier Voisin, maire de Bellême : le mot qui caractérise Bellême, c’est ensemble. Il y a une véritable complémentarité entre les différentes actions. La proximité avec Paris est effectivement un atout. Le Perche bénéficie à la fois des résidences secondaires, des entreprises présentes et du cadre de vie.