La victoire de la vie
A une époque où notre pays se pose des questions sur la possibilité d’abréger la vie de quelques-uns de nos concitoyens, l’Eglise célèbre l’espérance en une vie éternelle après la vie ici-bas.
Cette espérance repose sur les témoignages crédibles des disciples de Jésus-Christ qui l’ont vu après sa mort, tel que la mort l’avait trouvé. Avec les trous des clous dans ses mains et ses pieds, et la marque du coup de lance dans son côté.
Parce que la vie est un don de Dieu, tant celle d’ici-bas que celle de l’au-delà, nous ne nous sentons pas le droit d’y toucher et en particulier de transgresser un commandement qui traversait jusqu’à présent nombre de cultures : tu ne tueras pas. L’Eglise catholique en France est sensible à la nécessité de déployer les soins palliatifs plus qu’à abréger les temps de vie pénibles. Une aide active à vivre est autrement plus exigeante à mettre en œuvre qu’une aide active à mourir.
Au fur et à mesure des lois qui se succèdent à un rythme qui ne permet pas leur mise en œuvre sérieuse et encore moins leur évaluation, chacun peut percevoir qu’il en va toujours vers plus de facilité à faire mourir nos aînés en situation de détresse. Par exemple, en modifiant le vocabulaire. La nourriture est devenue un soin ce qui facilite la possibilité d’arrêter de nourrir nos grands malades et donc de les faire mourir de faim puisque, à raison, il ne doit pas y avoir d’acharnement thérapeutique. Ou encore en changeant la notion du refus de l’acharnement thérapeutique en refus de l’obstination déraisonnable, on déplace le poids de l’analyse sur le médecin et on s’éloigne du sort du patient.
La vie des hommes est si précieuse aux yeux de Dieu qu’il a choisi d’offrir sa propre vie pour nous en son Fils Jésus-Christ. Ce choix a été validé par la résurrection. Pourquoi notre vie humaine serait-elle d’un moindre prix à nos propres yeux ?
Bonnes fêtes de Pâques à tous.
+ Bruno Feillet, évêque de Séez-+